Le bilan de la politique de l’habitat compte à son actif plusieurs réalisations positives parmi lesquelles il y a lieu de citer l’atténuation significative du déficit en logements, grâce, notamment, au développement soutenu du logement social et à l’émergence, quoique encore embryonnaire, du logement destiné aux classes moyennes.
Ces progrès, aussi encourageants soient-ils, ne devraient pas pour autant perdre de vue les diverses insuffisances qui grèvent le potentiel de développement du secteur de l’habitat. Les dysfonctionnements relevés à ce titre ont trait, particulièrement (1) au ciblage peu efficient des bénéficiaires pour le segment logement social, aggravé par des disparités territoriales patentes en matière d’offre, (2) aux entraves liées à l’éradication de l’habitat insalubre sous l’effet de la prévalence de pratiques frauduleuses de certains bénéficiaires, faute d’un système d’information intégré et (3) aux distorsions relevées en matière d’usage du foncier public, dont une proportion non négligeable a été allouée à des usages autres que ceux convenus initialement.
Tenant compte de ce qui précède, le recours à un nouveau paradigme axé sur une approche intégrée, permettant de fluidifier les différentes composantes de la chaine de valeur de l’écosystème logement, relève de l’ordre des priorités. Cette approche, qui a fait ses preuves dans plusieurs pays comparables au Maroc, serait opportune pour impulser encore davantage le secteur de l’habitat et de le rendre apte à relever les défis, actuels et futurs, auxquels il se trouve confronté.
La politique publique de l’habitat
Au vu des transformations accélérées qui jalonnent l’évolution du Maroc sur le plan démographique et socioéconomique, l’accès au logement décent, et particulièrement à la propriété, a été placé au coeur des priorités de l’action des pouvoirs publics. Les différentes mesures entreprises en la matière ont forgé l’ossature d’une véritable politique publique de l’habitat qui vise autant à soutenir l’offre de logements qu’à favoriser l’accessibilité des populations à la propriété.(...)