Économiste keynésien, élève de Joseph Schumpeter à Harvard, James Tobin (1918-2002) reçoit le prix Nobel en 1981.
Il est connu du grand public pour avoir lancé l’idée d’une taxe qui a pris son nom (« Taxe Tobin » surnommée aussi « Taxe Robin des Bois ») sur les transactions monétaires internationales. A l’origine, il s’agissait pour lui d’utiliser une arme fiscale en complément de la hausse des taux d’intérêt afin de réduire la spéculation qui menace la stabilité des régimes de change fixe. Aujourd’hui le système monétaire international est en change flottant : il s’agit moins de lutter contre la spéculation que d’essayer de limiter les évolutions heurtées pour les monnaies, en limitant la circulation des capitaux. La proposition d’une "taxe Tobin" fait par les altermondialistes oppose sur un taux faible(de 0,05 % à 1 %), les revenus de cette taxe devant être affectés au développement des pays du tiers-monde. En France le parlement a adopté à la fin des années 90’ une taxe Tobin à 0%.
James Tobin a récusé l’utilisation de son patronyme par les altermondialistes : « J’apprécie, avait-il expliqué, l’intérêt que l’on porte à mon idée, mais beaucoup de ces éloges ne viennent pas d’où il faut. Je suis économiste et, comme la plupart des économistes, je défends le libre-échange (…), on détourne mon nom ».
Conseiller économique de John Fitzgerald Kennedy au début des années 60, James Tobin a, notamment, analysé les incidences sur l’économie des politiques budgétaire et monétaire. Il est à l’origine de la formulation des concepts modernes de la politique économique. En particulier on lui doit l’expression de "NAIRU" (Non Accelerating inflation Rate of Unemployment) qui désigne le taux de chômage minimal dans une société, c’est à dire le taux en dessous duquel l’inflation a tendance à s’accroitre systématiquement.
En outre, il a eu le prix Nobel pour ses travaux sur les critères que doivent adopter les entreprises pour arbitrer entre un investissement physique et un investissement financier ("Q" de Tobin).