Oliver Eaton Williamson est né en 1932 dans le Wisconsin. Il enseigne depuis 1988 à l’université de Californie (Berkeley).
En 2009, il reçoit conjointement avec Elinor Oström le prix Nobel d’Economie « pour ses travaux sur la gouvernance économique et particulièrement les frontières de l’entreprise ».
Oliver Williamson est spécialiste de l’économie des organisations et l’un des fondateurs de la théorie néo-institutionaliste.
Le point de départ de ses travaux est le concept de coûts de transaction développé par Ronald Coase en 1937 dans l’article The Nature of the Firm.
Dans la théorie économique standard, la coordination entre les agents est essentiellement marchande. Concrètement, un agent économique qui souhaite satisfaire un besoin s’approvisionne sur le marché. La concurrence qui y règne lui offre la garantie d’y trouver le prix le plus bas.
En réalité, la plupart des transactions engendrent des coûts préalables à leur réalisation. La recherche d’informations, les défaillances de marché, l’élaboration de contrats complexes ou l’ « opportunisme » des autres agents sont autant d’exemples.
Le montant des coûts de transaction est parfois tel que les agents sont conduits à élaborer des formes de coordination alternatives au marché, c’est-à-dire des arrangements institutionnels.
Perspective de Williamson
Qu’est-ce qui pousse l’entreprise à élargir son périmètre, à procéder à des fusions-acquisitions ?
En l’absence de coûts de transaction, l’entreprise qui souhaite acquérir un bien de production aurait tout intérêt à s’adresser au marché pour faire jouer la concurrence entre fournisseurs et bénéficier ainsi du meilleur prix.
Pourtant, il est parfois plus avantageux d’internaliser cette activité pour ne pas supporter des coûts de transaction parfois très élevés. La protection du secret industriel constitue un bon exemple.
L’entreprise arbitre ainsi en permanence production en interne ou achat sur le marché. C’est le fameux dilemme du « make or buy ».
Williamson envisage dans cette perspective diverses formes de coordinations alternatives au marché pour les entreprises : sous-traitance, contrats de partenariat, franchises, joint-ventures…
Les travaux de Williamson mettent ainsi en évidence l’insuffisance de la logique marchande pour analyser la complexité des société contemporaine et notamment le fonctionnement de l’entreprise.
La prise en compte des facteurs institutionnels et organisationnels apparaît désormais incontournable.